L’ossuaire des catacombes

À Paris se trouve un lieu hors du temps, à quelques mètres sous les pieds de millions d’habitants. Tel un témoin d’événements passés, l’ossuaire des catacombes de la capitale française est un site à visiter sans plus attendre. La définition littéraire du mot « ossuaire » désigne un amas d’ossements, une excavation où sont entreposés des ossements humains. Et les catacombes de Paris illustrent parfaitement cette définition.

Qu’est-ce que l’ossuaire des catacombes ?

Les catacombes de Paris forment l’un des plus grands ossuaires du monde. On y dénombre entre six et huit millions de restes d’ossements. Le terme « ossuaire » désigne en réalité les catacombes de la ville, où sont entreposés les os. À l’origine, il s’agissait d’anciennes carrières souterraines, qui ont été transformées il y a quelques siècles en un immense tombeau. Aujourd’hui, il est ouvert aux visiteurs.

Un site bâti sur d’anciennes galeries

À une vingtaine de mètres sous la surface, l’ossuaire des catacombes rassemble les ossements de plusieurs millions d’habitants de la capitale française. Ils ont été transférés dans ces lieux sombres aux alentours de la fin du XVIIIe siècle, et jusqu’au milieu du XIXe siècle. Les causes du transfert des défunts des cimetières qu’ils occupaient sont la maladie et le manque de place. L’insalubrité entraînée par les corps causait du tort aux vivants. Ainsi, le premier cimetière à avoir été vidé de ses défunts occupants est le cimetière des Innocents qui se situe dans le quartier des Halles. Ce transfert date de 1785.

Véritable labyrinthe dans les souterrains de Paris, les catacombes forment aujourd’hui des galeries qu’il est possible de visiter. Les visiteurs parcourent un ensemble de galeries et un enchevêtrement de couloirs sombres et étroits. Ils y découvrent une forme de mise en scène de la mort. Des ossements sont disposés de manière à créer un décor macabre. À Paris se trouvent plusieurs autres ossuaires souterrains, qui ne sont pas accessibles du public. À ce jour, ces zones restent méconnues et mystérieuses.

La visite de l’ossuaire des catacombes

On entre dans l’ossuaire des catacombes par le biais d’une porte métallique, qui comprend deux piliers décorés. Ils présentent des motifs géométriques de couleur blanche, inscrits sur un fond d’un noir intense. C’est ici que l’on trouve le premier message.

Oserez-vous visiter l’ossuaire ?

À l’entrée de l’ossuaire, les visiteurs peuvent lire « Arrête, ici c’est l’empire de la mort ». Un message qui ne manque pas de faire courir des frissons dans le dos des curieux. Cet alexandrin précède une assez longue série de poèmes, de mises en garde, de textes religieux ou profanes ainsi que de sentences. Le parcours est ainsi jonché de messages qui amènent les visiteurs à méditer sur leur présence dans ces lieux sinistres.

L’ossuaire des catacombes est un site original, qui invite à se lancer dans un voyage dans le temps. Le parcours des visiteurs retranscrit avec émotion l’histoire des habitants de la ville de Paris. Dans l’ossuaire se mêle donc l’histoire de la ville et l’évolution géologique du site. Une mer tropicale occupait l’emplacement de Paris il y a encore quarante-cinq millions d’années. Des dizaines de mètres de sédiments se sont installés dans les fonds marins. Au fil des siècles, ils se sont transformés en fonds calcaires. Aujourd’hui, lors de la visite de l’ossuaire des catacombes, il est possible de les observer. La partie des catacombes ouverte au public reste néanmoins très peu étendue. Elle ne couvre que 0,5 % de la superficie totale des galeries.

Plusieurs éléments importants dans l’ossuaire des catacombes

L’ossuaire des catacombes de Paris abrite la fontaine de Samaritaine, qui fut réalisée en 1810 dans le but de récolter l’eau de la nappe phréatique. Des ouvriers l’ont découverte lors de travaux d’aménagement. Cette fontaine fait une référence directe à l’épisode du Christ au puits de Jacob, avec la Samaritaine. Une inscription accompagne l’édifice. Elle porte également le nom de « source de Léthé » qui fait référence à un fleuve mythologique.

Un peu plus loin se trouve un autel, servant à célébrer l’office des morts dans la crypte de sacellum. Les visiteurs pourront découvrir le « sarcophage du lacrymatoire » ou le « tombeau de Gilbert ». Ils passeront aussi près de la pierre tombale de Françoise Gellain. Et non loin de la sortie, ils trouveront la « rotonde des tibias » aussi appelée la « crypte de la Passion » qui comprend des structures d’ossements étranges. L’ossuaire des catacombes est loin de vous avoir livré tous ses secrets.

L’ossuaire des catacombes en quelques chiffres

L’ossuaire des catacombes se situe à 20 mètres en dessous de la surface, ce qui correspond à la hauteur d’un immeuble comprenant 5 étages. Pour accéder à ce site, il faut donc s’enfoncer dans les entrailles de la ville. Pour cela, les visiteurs doivent descendre 130 marches à l’entrée de l’ossuaire, et 83 autres à la sortie. La visite dure en moyenne 45 minutes, durant laquelle les visiteurs parcourent 2 kilomètres à travers les couloirs sinistres des catacombes. Ces dernières présentent une température constante, qui est relativement fraîche puisqu’elle est de 14 °C. Au total, la superficie de l’ossuaire couvre 11 000 mètres carrés. Chaque galerie mesurant 800 mètres de longueur. Enfin, chaque année, un demi-million de personnes descendent dans les catacombes pour vivre une visite hors norme et hors du temps.

L’ossuaire des catacombes de Paris est un lieu de visite insolite, curieux et impressionnant. C’est une visite inédite, qui permet de voir la ville de Paris et son histoire sous un jour nouveau. Dans le monde, il existe peu de sites similaires, ce qui en fait une visite très intéressante.

Découvrez les légendes autours des catacombes

Depuis des centaines, voire des milliers d’années, toutes les civilisations ont fait vivre et alimenté des légendes autour des catacombes. Ces histoires mêlant le fantastique aux croyances sont parfois mystiques, et bien souvent terrifiantes. Certaines ont même participé à faire le succès de lieux aujourd’hui très célèbres.

Les légendes à travers le monde

Chaque civilisation possède ses propres croyances : mystiques, religieuses, scientifiques, fantastiques… La mort est un événement singulier qui a toujours fait l’objet de rituels, de prières, d’hommages et parfois même aussi de sacrifices. Autour de l’étendue des cultures et des idéologies des populations du monde, des histoires ont commencé à prendre vie et ont finalement formé ce que l’on appelle aujourd’hui des légendes. On n’en connaît toujours pas l’origine exacte, même si beaucoup d’historiens et de chercheurs ont tenté de la définir précisément.

Des légendes parisiennes autours des catacombes

À Paris, il existe des histoires et des légendes, qui content des faits effrayants et mystérieux, et qui ne cessent d’éveiller les curiosités… Diverses légendes ont traversé les époques et se sont emparées des carrières des sous-sols parisiens, des lieux mystiques restés longtemps inaccessibles. On retrouve alors la légende de l’homme sans tête, des montreurs de diables ou encore celle de la cybelle. Cette dernière, fille du ciel, déesse de la terre, épouse de Saturne et mère de Jupiter occuperait des ateliers abandonnés dans les carrières. Pendant très longtemps, sa possible présence marqua les esprits populaires.

Des créatures horrifiques sous Paris

Un certain homme vert faisait aussi l’objet de beaucoup de curiosité. Il hantait les carrières et les catacombes et il portait malheur à tous ceux qui le trouvaient. Doté d’une queue, de pieds de boucs et de cornes, il arpentait les galléries. Des témoins l’auraient aperçu sortant d’un puits ou d’une cave.

Le diable en personne hanterait également ces carrières. Adepte des lieux sombres où la mort rôde, la légende dit qu’il hante toujours les galeries abandonnées des catacombes.

Sous Paris se cachent des catacombes
Sous Paris se cachent des catacombes.

La plupart de ces histoires populaires sont nées peu de temps après la construction des catacombes. Certaines datent d’avant leur aménagement. Durant des dizaines d’années, elles sont restées inaccessibles et très mystérieuses aux yeux des habitants. Naturellement, beaucoup tentaient d’imager à quoi ces sombres carrières pouvaient bien ressembler. Au fil des histoires, les habitants et voyageurs ont imaginé que des créatures mystiques et horrifiques y vivaient.

Les catacombes au cœur de la légende

Les catacombes de Paris, mais aussi de Rome et d’autres villes du monde entier constituent des lieux parfaits pour faire vivre des légendes.

Les catacombes de Rome

Tout comme à Paris, les catacombes font l’objet de bon nombre d’histoires mystérieuses à Rome. Elles sont avant tout le lieu de sépulture dans lesquels les chrétiens de la ville enterraient leurs proches défunts. Ces lieux mystérieux et lugubres ont aussi donné naissance à des histoires effrayantes notamment en raison de la curiosité des habitants.

À Rome, on compte une quarantaine de catacombes. Elles ont pour la plupart été construites sur des voies telles que l’Ostiense, la Tiburtina, l’Appia ou la Nomentana. L’Italie compte des dizaines, et même des centaines de catacombes dans tout le pays. Cela en raison de sa forte histoire liée à l’Église et au Vatican, et les rites chrétiens.

Dédales dans les catacombes
Dédales dans les catacombes

Une histoire restée sans explications

Il y a quelques années, un effondrement dans les catacombes a permis la découverte d’un mystérieux tombeau. À l’intérieur, des squelettes ont été retrouvés empilés d’une manière très inhabituelle, et même inquiétante. Bon nombre d’hypothèses ont vu le jour à la suite de cette étonnante découverte et sur la raison de la présence de ces corps.

Entre curiosité et effroi, les légendes autour des catacombes ne semblent pas encore avoir dévoilé tous leurs secrets… Si vous souhaitez en savoir plus allez voir par vous même et descendez dans les catacombes de Paris en cliquant ICI.

Une curiosité des catacombes de Paris : la fontaine de la Samaritaine

Les catacombes de la capitale française renferment des légendes, des secrets et une histoire très forte. Mais elle est également occupée par une petite structure assez singulière, la fontaine de la Samaritaine.

Une fontaine singulière réalisée en 1810

La fontaine de la Samaritaine se situe au milieu d’une petite galerie formant une rotonde, dans les catacombes de Paris. Elle fut réalisée en 1810 et servait à accueillir les eaux de la nappe phréatique. Cette étendue d’eau a été découverte par les ouvriers qui travaillaient à aménager l’ossuaire. Cette fontaine fait directement référence à l’histoire du Christ et de la Samaritaine au bord du puits de Jacob.

Gravure de la fontaine de la Samaritaine dans les catacombes de Paris
Gravure de la fontaine de la Samaritaine dans les catacombes de Paris

La galerie où se trouve la fontaine de la Samaritaine a longtemps accueilli des dorades chinoises, qui y avaient été déposées en 1813. Le sol de la fontaine se situe à quarante-huit mètres au-dessus du niveau de la mer et se trouve à environ cinq mètres au-dessus du pont parisien de la Tournelle. Enfin, la galerie renferme également une étonnante collection géologique où sont rassemblés des spécimens de différents terrains. Leurs assises superposées représentent le bassin de la ville de Paris.

La Fontaine de la Samaritaine : une figure de religion

La fontaine de la Samaritaine fut aussi surnommée la « source de Léthé », ou la « source de l’oubli » en rapport avec le célèbre fleuve de la mythologie grecque. Dans ces idéologies, les âmes des défunts se désaltéraient dans ces eaux afin d’oublier les circonstances de leur présence, et de leur existence. La fontaine de la Samaritaine est surmontée d’une inscription en rapport avec l’histoire Jésus Christ, telle qu’elle est racontée dans la Bible : « Quiconque boit de cette eau aura encore soif. Mais celui qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura point soif dans l’éternité… »

Fontaine de la Samaritaine
Fontaine de la Samaritaine